Présentation

Miléna Wlodarczyk, étudiante du Master Cinéma, 1ère année, vient de publier un ouvrage sur lequel elle a travaillé avant son entrée dans l’École : Âmes funambules, ouvrage réalisé avec Isabelle Wlodarczyk, un recueil de poèmes illustré de photos en noir et blanc.

Miléna Wlodarcyk a répondu à quelques questions pour accompagner la sortie de son livre.

 

D’où est venu ce projet ?

Depuis plus de 6 ans, ma mère écrit des poèmes dédiés à l’homme avec qui elle partage sa vie. Certains événements ont précipité la création de ce recueil, qu’elle décrit comme un porte bonheur à celui qu’elle aime. Ce projet était pour moi l’opportunité d’amener un fil directeur dans ma pratique de la photographie. Il est aussi un défi, celui de traduire dans mon langage ce sentiment si pur qui est décrit dans le recueil, une opportunité d’entremêler les mots et les images autour d’un thème universel. C’était aussi l’occasion de collaborer avec ma mère, dont je suis la relectrice de première heure, et dont tous les livres ont accompagné mon enfance.

Quelle approche technique et artistique avez-vous mise en place pour le travail photographique ?

Les “âmes funambules” que j’ai voulu capturer sont celles qui se balancent sur la ligne d’un horizon, le trait qui dessine un paysage, les rides des visages « peaux cartes » qui habitent nos mémoires. Ce sont aussi les amants qui s’arriment au fil qui fait lien, à la courbe qui épouse le réel de nos décors. J’aimerais proposer un noir et blanc riche, un jeu de textures avec la nature et ceux qui la peuplent, de lumières solaires qui enluminent des amoureux éternels. Comme les lieux et sujets étaient extrêmement divers, j’ai souhaité obtenir une harmonie par le choix d’une focale constante, au plus proche de la vision humaine que j’avais à ma disposition.

C’est un projet qui me tient à cœur, un collage de différents lieux et pays, de différentes saveurs et parfums qui constituent mes voyages. Des plages de la Normandie aux bateaux de pêcheurs d’Essaouira, j’ai pris du plaisir à photographier ces instantanés éparpillés, ces lieux qui ne sont pas habitués à se rencontrer. Guidée par les poèmes, j’ai également construit des images mentales, sur la question de la représentation du mouvement et du sentiment, que j’ai fabriquées et glanées, parfois, avec l’intervention du hasard mais presque toujours en lumière naturelle