Louis Boulet (Photo, 2013) soutient sa thèse le 8 novembre à l'université de Tours.

La soutenance aura lieu le vendredi 8 novembre 2024 à 14h à l’Université de Tours (site des Tanneurs, 3, rue des Tanneurs, salle des Actes). Elle sera également retransmise en visioconférence.

 

Le sujet de la thèse est :

Enjeux politiques des expositions photographiques contemporaines en France :
une étude du Jeu de Paume (2004-2020)

Le jury est composé de : 

Olivier Lugon (Professeur ordinaire, UNIL) Président du jury

Aline Caillet (Maîtresse de conférences HDR, Université Paris 1)  Rapporteure

Nathalie Delbard (Professeure des universités, Univeristé de Lille) Pré-rapporteure

Raphaële Bertho (Maîtresse de conférences, Université de Tours)  Examinatrice

Barbara Clausen (Professeure régulière, UQAM) Examinatrice

Laurent Gerbier (Maître de conférences HDR, Université de Tours) Co-directeur de thèse

Vincent Lavoie (Professeur titulaire, UQAM)  Co-directeur de thèse

Résumé de la thèse : 

En 2013, le Jeu de Paume affirme sur son site internet : « les musées et les insti­tu­tions culturelles du XXIe siècle ne peuvent se désintéresser des défis sociaux et poli­tiques de la société dont ils font partie ». Ce positionnement, maintes fois réitéré dans les dis­cours des responsables du centre d’art aussi bien que dans les titres des expo­si­tions, forme le point de départ de notre étude. Il nous interroge sur ce qui est pré­cisé­ment désigné et entendu comme une « politique de l’image » ou une « poli­tique du visible » dans une institution française consacrée à la photo­graphie au XXIe siècle.

Il s’agit d’abord de situer précisément cette interrogation dans le champ circonscrit par notre objet d’étude : le Jeu de Paume, un centre d’art contemporain ouvert à Paris en 2004 et immé­dia­tement chargé « d’exposer, auprès du grand public, la poli­tique de l’État en faveur de la photo­graphie ». Nous décrivons ainsi dans une pre­mière partie le contexte dans lequel les débats que nous étudions se tiennent, révé­lant im­mé­dia­te­ment le premier terrain sur lequel se discutent et s’éprouvent les enjeux po­li­tiques contemporains de la photographie : le terrain institutionnel, admi­nistratif et gouvernemental. En effet, dès avant sa création, le Jeu de Paume fait l’objet de débats et de luttes très animées : c’est l’existence même, le rôle, le fonc­tio­n­ne­ment et le champ d’action des institu­tions cultu­relles financées par l’État qui sont alors discutés.

Nous abordons plus précisément les expositions montées par le Jeu de Paume dans une seconde partie. On y constate dans un premier temps que la photographie docu­­mentaire y est prééminente, appuyée sur son régime de politisation caractéris­tique fondé sur la dénon­cia­tion de faits sociaux. Pourtant, on découvre aussi dans la pro­gra­m­mation de l’institution une veine dite « poétique » qui semble contredire radica­le­ment le fonction­ne­ment de la pho­to­graphie documentaire et ses processus de poli­ti­sation. On montre cepen­dant que le Jeu de Paume propose plutôt de voir dans la photo­graphie poétique la continuité et le dépas­se­ment de la photographie documen­taire, adossée à un régime de politisation renou­velé, et para­doxal. Si l’ex­emple du Jeu de Paume révèle une tendance poétique globale du champ culturel fran­çais, nous mon­trons aussi que la proposition d’un régime poétique poli­tique soulève de nombreuses résistances.

 

L’ENS Louis-Lumière félicite Louis Boulet pour ce travail de recherche.

Liens