Les actualités de la Recherche sont nombreuses ce mois-ci dont la parution d’un texte critique dans la revue Journal of Film Preservation (N°107, 10/2022), une contribution dans un ouvrage collectif « Du média au postmédia », et la participation et contribution à l’Encyclopédie raisonnée des techniques du cinéma.

Dans le cadre du projet international Technès auquel l’ENS Louis-Lumière est associée

Un Cinéma en mouvement sous la direction de Richard Bégin, Thomas Carrier-Lafleur et Gilles Mouëllic (Montréal, Presses universitaires de Montréal, 2022) permet de penser des pratiques d’une grande actualité (tournage en muticaméra, VFX en temps réel, hybridation entre outils professionnels et amateur, etc..) avec le nécessaire recul historique. Certes, il est indéniable que le numérique a permis plus de portabilité des appareils pour l’image en mouvement avec des dispositifs comme les drones, les caméras embarquées, notamment la Go Pro Hero et plus généralement les caméras de plus en plus compactes (Amira, Alexa Mini, La RED V-Raptor XL 8K VV, la Venice, la Lumix BS1H, e l’EOS R5 C, etc.) et même l’utilisation d’outils non-professionnels tel l’iPhone et les petites caméras numériques. Les exemples ne manquent pas, citons Taxi Téhéran (Jafar Panahi, 2015), les films de Pedro Costa ou encore le moins intimiste Jason Rising: A Friday the 13th Fan Film (James Sweet, 2021). Or, cette quête vers le plus en plus miniaturisé pour plus de mobilité, ne peut-elle pas être mise en relation avec le désir d’une expressivité immédiate, d’un sentiment d’improvisation, d’une perception tactile ou haptique que l’on décèle dans l’usage des appareils portatifs et le petit format photographique et leur importation dans le cinéma ? Cet ouvrage, tout en se focalisant sur la notion de portabilité à l’heure des appareils analogiques, laisse apparaître en filigrane ses filiations avec le « moment numérique ». Par le détour archéologique, les lectrices et les lecteurs des années 2000 y verront même un retour à l’imaginaire de la portabilité des années 1960, voire des années 1920. Avec une différence près : les dimensions politique et éthique qui ont animé bon nombre d’inventions évoquées dans cet ouvrage semblent être moins à l’œuvre de l’actuel imaginaire de portabilité.

Ce texte résume l’analyse détaillée de l’ouvrage parue in : Giusy Pisano, « Le cinéma en mouvement. Portabilité des appareils et formes filmiques », Journal of Film Preservation, n° 107, 10/2022, p. 144-146

Pour consulter l’article et la revue :

https://en.calameo.com/fiaf/read/000918540d6b5249bbc93

 

Ouvrage collectif : Du média au postmédia

Sous la direction de Nicolas Dulac avec des contributions de :
Dominic Arsenault; Michael Brendan Baker; Alain Boillat; Marta Boni; Doron Galili; Vinzenz Hediger; François Jost; Kira Kitsopanidou; Germain Lacasse; James Lastra; Philippe Marion; Yves Picard; Giusy Pisano; William Uricchio.

La récente pandémie a révélé l’importance que prenaient les médias numériques dans les pratiques sociales – communication, divertissement, enseignement, administration, archivage, contrôle, télé-travail – en même temps que les mutations qu’ils induisent. Mais la nébuleuse numérique inaugure-t-elle une révolution ou poursuit-elle des processus inhérents aux systèmes d’information nés avec la société industrielle? Du média au postmédia propose une réflexion étendue sur l’émergence et le développement de multiples pratiques médiatiques: des technologies nées au XIXe siècle et qui se sont développées au XXe, comme le phonographe, le cinéma ou la télévision, récentes comme les jeux vidéo et les ARG (alternate reality games), mais aussi des dispositifs oubliés comme l’électronovision, le théâtrophone ou l’optophone. Cet ouvrage aspire à donner une image nuancée et plus juste de ce qui constitue un média.

Contribution de Giusy Pisano : « Les théories de la perspective et la conception du dispositif cinématographique », pp. 107-138

Pour plus de détails :

https://technes.org/du-media-au-postmedia/

Encyclopédie raisonnée des techniques du cinéma

Grâce au partenariat de 18 institutions (universités, cinémathèques, écoles de cinéma), les recherches de 70 chercheuses et chercheuses de différents pays, cette encyclopédie propose 27 parcours. Ils abordent des thèmes si variés que l’évolution des appareils de prise de vue et de prise de son, la transformation des métiers de cinéma et des pratiques amateurs, les discours tenus à propos de la technologie.

Parmi les parcours offerts par l’encyclopédie :

Archéologie des systèmes sonores avant le parlant, Giusy Pisano

Passages du net au flou, Pascal Martin

L’encyclopédie est en libre accès :

https://encyclo-technes.org/fr/parcours/tous/archeologie-systemes-sonores

Ainsi que pour la base de données :

https://www.encyclo-technes.org/fr/base/appareils