Filmer la forêt : expérience d’une singularité

Résumé : Ce mémoire s’inscrit dans une démarche de recherche-création ayant pour ambition de développer certaines réflexions autour d’un enjeu pratique et esthétique : filmer la forêt. En partant de l’élaboration du projet de la partie pratique du mémoire, un court métrage intitulé Promenade n°2, cet écrit cherche à rationaliser ainsi qu’à analyser les différents choix de mise en scène et d’esthétique élaborés pour le film en les confrontant à l’analyse d’œuvres connexes ainsi qu’aux processus de création ayant façonnés ces œuvres.

Ce travail s’articule autour d’un enjeu qui n’est pas uniquement de filmer en forêt mais de filmer la forêt. Ne pas envisager la forêt simplement comme un décor, ni même un paysage constituant la toile de fond devant laquelle se déroule le drame humain, mais chercher à filmer la forêt en tant que singularité.

Cette recherche est divisée en trois axes correspondant aux enjeux déterminants pour le projet de film. Ainsi dans un premier temps il s’agit d’étudier la possibilité d’une représentation de la forêt comme espace vécu par les personnages. Dans un deuxième temps d’envisager la
forêt filmée comme l’occasion d’une expérience sensible singulière pour le spectateur. Et troisièmement de chercher à suggérer par des moyens de cinéma les processus naturels et invisibles qui ont lieu en forêt mais auxquels notre condition perceptive n’a d’ordinaire pas accès.

Mots-clés : forêt, cinéma, singularité, recherche-création, bûcheron, promenade, décor, paysage, perception

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Abstract: This thesis presents itself in a creative research approach aiming to develop certain reflections around a practical and aesthetic issue : filming the forest. Starting from the elaboration of a short film entitled Promenade n° 2, this writing seeks to rationalize as well as to analyze the various staging and aesthetics choices developed for the film by confronting them with analysis of related movies and with the creative processes that shaped these works.

This work revolves around an issue that is not only to film in the forest but to film the forest. Trying not to consider the forest simply as a decor, or even a landscape constituting the backdrop in front of which the human drama unfolds, but seek to film the forest as a singularity.

This research is divided into three axes corresponding to the determining issues of the film project. Thus the first issue is to study the possibility of a representation of the forest as a living place for the characters. The second issue is to consider the forest filmed as the occasion of a singular sensitive experience for the spectator. And the third issue is to try to suggest the
invisible natural processes that take place in the forest but to which our perceptual condition does not ordinarily have access.

Keywords: forest, cinema, singularity, creative research, lumberjack, walk, sceneries, landscape, perception