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Au-delà des apparences: Le visage en gros plan
Auteur : BERTRAND Elie
Directeur(s) de mémoire : Pascal Lagriffoul
Cinéma
Résumé : Ayant d’abord pour référence le théâtre, les premiers opérateurs favorisaient les plans larges, se tenant loin de l’action. C’était l’époque de la pantomime filmée où l’émotion se traduisait par les gestes. Pourtant, cette distance qu’imposait le théâtre n’était pas nécessaire au cinéma. La prise de conscience fut lente, mais amena la caméra, au fur et à mesure des années, à se rapprocher de l’acteur, autrement dit du visage. Le gros plan se généralisa. En s’émancipant, le cinéma devint alors un moyen d’expression autonome dont il fallut étudier et comprendre les enjeux. Était-ce le contexte de révolution industrielle ? L’espoir dans la machine qu’elle inspira ? Toujours est-il que certains théoriciens pensèrent à l’époque que la caméra, en saisissant le monde hors du regard de l’homme, était capable d’enregistrer la réalité dans son essence, son objectivité. La machine révélerait ce que l’humain ne peut percevoir. Tournée vers le visage, maintenant pris en gros plan, la caméra pourrait alors en saisir tous les mystères.
Ce pouvoir de révélation accordé au gros plan peut paraître déraisonnable.
Néanmoins, nous nous proposons dans cette étude de le prendre au sérieux et de le l’interroger à travers des analyses de films. Trois longs-métrages de fiction sont ici convoqués : Viskningar Och Rop (Cris et chuchotements) d’Ingmar Bergman, 12 Angry Men (Douze hommes en colère) de Sidney Lumet et Le fils de Jean-Pierre et Luc Dardenne.
Mots-clés : Visage – Gros plan – Révélation – Viskningar Och Rop (Cris et chuchotements) – Ingmar Bergman – Angry Men (Douze hommes en colère) – Sidney Lumet – Le fils – Jean-Pierre Dardenne – Luc Dardenne
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Abstract: Initially referring to the theatre, first operators favoured wide shots, keeping away from the action. It was the era of filmed pantomime when emotion was translated into gestures. However, this distance imposed by the theatre was not necessary for cinema. The awareness was slow but led the camera, over the years, to get closer to the actor, in other words, to the face. The close-up became more widespread. By emancipating itself, cinema then became an autonomous means of expression whose stakes had to be studied and understood. Was it the context of the Industrial Revolution? The hope of the machine it inspired? Nevertheless, some theorists at the time thought that the camera, by capturing the world out of human sight, was capable of recording reality in its essence, its objectivity. The machine would reveal
what humans cannot perceive. Turning towards the face, now taken in close-up, the camera could then grasp all its mysteries.
This power of revelation given to the close-up may seem unreasonable.
Nevertheless, we propose in this study to take it seriously and to question it through film analyses. Three feature-length fiction films are being invited here: Viskningar Och Rop (Cries and Whispers) by Ingmar Bergman, 12 Angry Men by Sidney Lumet and Le fils by Jean-Pierre and Luc Dardenne.
Keywords: Face – Close-up – Revelation – Framing – Viskningar Och Rop (Cries and Whispers) – Ingmar Bergman – Angry Men – Sidney Lumet – The Son – Jean-Pierre Dardenne – Luc Dardenne