Étude historique et expérimentale d’un procédé pigmentaire de tirage aux encres grasses : le bromoil mise en place d’un protocole adapté au caractère interprétatif du procédé

Résumé : L’attrait pour l’histoire de la photographie et la dimension artisanale des techniques anciennes sont à l’origine de ce projet d’étude. Le choix du bromoil par rapport à d’autres procédés s’est opéré par la volonté d’explorer une technique dont les usages contemporains restent marginaux et peu documentés. Il s’agissait également d’étudier la reproductibilité et le niveau de contrôle qui pouvait être exercé en fonction des intentions de rendu. Le bromoil a été mis au point en 1907 par Sir Welborne Piper. C’est un procédé pigmentaire aux encres grasses qui s’inscrit dans la lignée des pratiques en vogue pendant la période pictorialiste. Parmi ces techniques, on trouve également le procédé à l’huile dont il est le plus proche par son rendu et sa technique. L’oléobromie, autre nom du bromoil, présente un caractère hybride car il exploite conjointement la dimension artisanale du procédé à l’huile et la technique du gélatino-bromure d’argent dont l’invention a marqué l’entrée de la photographie dans l’ère industrielle à la fin du XIXe siècle. Au cours de cette étude, nous analyserons les enjeux esthétiques et techniques du procédé lors de son introduction, et nous conclurons cette partie par l’étude de tirages bromoil appartenant à la collection de la Société française de photographie, avant d’analyser les pratiques contemporaines du procédé. Dans la seconde partie de cette recherche, nous développerons un ensemble de tests qui nous permettront de définir et de contrôler les paramètres majeurs qui sont associés à ce procédé. Au terme de ces tests, nous aurons élaboré une méthode de travail adaptée à la production d’épreuves. Enfin, nous exploiterons les résultats obtenus dans cette partie expérimentale pour réaliser la partie pratique de ce mémoire.