A l'occasion de la sortie du film de Léo Fontaine "Jeunesse, mon amour", le 8 mai 2024, Olivier Ludot (ciné, 2020), directeur de la photographie sur le film, a répondu à nos questions.
Comment s’est passé la transition entre la sortie de l’École et la fabrication du film ? Comment le projet s’est-il construit depuis la sortie ?
J’ai rencontré Léo Fontaine assez vite après ma sortie d’école. Il cherchait un chef opérateur pour l’accompagner sur un petit tournage à l’Iphone. Le processus de recherche de financement pour un court métrage peut être très long. En attendant les commissions pour ses autres courts, Léo avait envie de tourner vite un court avec une petite équipe. L’idée était de prendre 4 comédiens, un scénario très simple et deux Iphones.
Le Covid est passée par là et a mis le projet en pause, ce qui a laissé du temps à Léo pour mûrir son idée et trouver son casting. Lorsque la préparation a repris, plusieurs mois plus tard, c’était toujours autofinancé mais avec une ambition un peu plus poussée qu’elle ne l’était au départ. Ça a finalement donné le court métrage « Les Cœurs en chien », acheté par ARTE et qui a été le point de départ de notre collaboration.
Alors convaincu qu’il est possible de faire des projets « maison » pour aboutir à des films qui peuvent être diffusés, Léo a poussé ce dispositif plus loin pour tenter d’en faire un long métrage.
J’ai reçu un appel de sa part en juin 2022 m’invitant à participer au tournage de son premier long en août, soit deux mois plus tard.
Les règles du jeu pour ce film étaient les suivantes : un tournage en petite équipe, deux décors, essentiellement en lumière naturelle, 7 comédiens principaux, un séquencier mais pas de dialogues écrits. La prépa a vite démarré et Polyfilms, une jeune boîte de production a rejoint l’aventure.
On retrouve le cœur de l’équipe qui était déjà là sur Les Cœurs en Chien, et souvent sur les précédents films de Léo, à savoir:
Paul Lossy (Chef elec), Amandine Derdoukh (Scripte), Pierre-Olivier Guillet (Cadreur cam B et assistant caméra), Hugues Dardart (monteur et étalonneur), Manon Bresch (actrice), Victor Bonnel (acteur), Côme Ordas (compositeur), Maelys Fontaine (Costumes), Anouk Abolnik (1ere assistante réalisateur).
Sarah Talpaert du groupe Transpa nous a suivi sur ces deux films. Son aide et sa confiance sont extrêmement précieuses, surtout dans des économies fragiles comme ça a été le cas pour ces deux films.
Pour ce tournage, quel matériel avez-vous utilisé ?
Nous avons tourné le film avec deux caméras Sony F55 louées chez Transpacam.
La F55 est une caméra numérique plutôt vieillissante et dépassée aujourd’hui par les récents modèles. Nous l’avons découvert avec Léo (réalisateur) sur le tournage du court métrage « Les cœurs en chien ». A ce moment-là, le choix de la caméra avait été essentiellement une contrainte budgétaire. Nous étions sans argent et nous avons utilisé ce que le loueur pouvait nous fournir. Nous sommes tombés sous son charme en utilisant et accentuant ses défauts numériques. On est alors naturellement retourné vers ce modèle pour le long métrage « Jeunesse, mon amour ». Le long étant une continuité esthétique des « cœurs en chien », nous avons pris le court métrage comme un tir d’essai.
Ce choix de caméra tombait d’ailleurs à pic pour la production car nous n’avions toujours pas d’argent.
Les optiques sont les Zeiss GO MKIV. Nous les avons couplées avec une série de filtre Classic soft sur les premiers jours de tournage dans la crainte d’une trop grande définition. À diaph plutôt ouvert, les Zeiss GO sont naturellement chargés d’aberrations qui cassent la précision, nous avons terminé le tournage sans aucun filtre additionnel.
Durant la création du film, que vous a apporté la formation à l’ENS Louis-Lumière ?
L’enseignement de l’école est tellement vaste que je ne saurais mettre le doigt sur un détail précis. La formation à l’ENS m’a surtout apporté une assurance et une légitimité pour occuper ce poste de chef opérateur. Je suis encore tout jeune dans ce métier, loin de tout maîtriser. Le bagage de Louis-Lumière m’aide cependant à me détacher des lourds questionnements techniques et de me concentrer sur une question qui me paraît plus essentielle en fiction : comment raconter une histoire ?
Un souvenir de l’ENS Louis-Lumière ?
Ma sortie d’école est encore fraîche, je n’ai pas un souvenir qui se détache des autres, alors en voici un en vrac : Notre voyage au festival Camérimage en Pologne avec ma promotion. On a passé la semaine à regarder des films et faire la fête, ce qui aide grandement pour lier des liens forts. Je vois encore beaucoup de camarades de promotion. Nous travaillons ensemble, nous nous filons les bons tuyaux quand on peut. Je crois que nous avons créé des amitiés qui dépassent grandement le simple cadre professionnel. Globalement, j’ai adoré les trois années passées à l’école.
Au casting du film, on retrouve plusieurs anciennes et anciens :
- Pierre-Olivier Guillet – cadreur caméra B (Photo, 2021)
- Laurent Ganiage – cadreur caméra B (ciné, 2021)
- Anaëlle Guillerme – renfort assistante caméra (ciné, 2022)
- Guillaume Pradel – 1er assistant caméra – caméra B (ciné, 2022)
Liens
A l’image : Léo Fontaine et Olivier Ludot. (crédit Antoine Langlet)
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