« La sociophotographie enquête sur la transition numérique ».
Atelier-laboratoire soutenu par l’EUR ArTeC, MIP (module d’innovation pédagogique), encadré par Sophie Jehel, maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches, chercheure au CEMTI (Université Paris 8) – Centre d’études sur les médias, les technologies et l’internationalisation et Véronique Figini, maîtresse de conférences à l’ENS Louis-Lumière (Carnet de recherche : https://4p.hypotheses.org).
Dans le cadre du MIP ArTeC « La sociophotographie enquête sur la transition numérique », les étudiant.es du Master « Plateformes numériques, création et innovation » de l’université de Paris 8 Saint-Denis, et du Master Photographie de l’École nationale supérieure Louis-Lumière présentent les enquêtes qu’ils ont réalisées cette année sur trois thèmes : Accélérer, Aimer, Mobiliser dans la transition numérique.
Les enquêtes explorent la manière dont les plateformes viennent accélérer les interactions humaines, les dynamiser, les phagocyter aussi. Elles sont devenues des espaces de diffusion quasi obligatoires pour les musiciens, les photographes, mais au prix de métamorphoses de leurs métiers, voire de formatage de leurs productions. A travers les fonctionnalités du « web affectif », elles transforment l’amour du monde en amour du smartphone, et ne favorisent pas autant qu’on pourrait le croire l’amour de soi, qui s’acquiert, d’après les enquêtés, bien souvent par des formes de distanciation. Elles offrent des opportunités pour se mobiliser, développer des consommations nouvelles (plus écologiques?), à condition que les informations soient disponibles et inspirent la confiance, ce qui est parfois compliqué sur les sujets sensibles.
Les étudiant.es ont recueilli des expériences d’usagers qui permettent de saisir l’impact du fonctionnement des plateformes numériques sur les pratiques sociales. En regard, les travaux photographiques expriment les émotions ressenties, évoquent le foisonnement de l’information, des images, mettent en scène les expérimentations de l’identité qui peuvent s’y jouer, dans un jeu de caché-montré, souvent indiscernable pour le spectateur. Le travail photographique est à la fois journal intime, portrait, trace des phénomènes sociaux et numériques, c’est aussi un médium utilisé pour sa puissance interprétative et imaginative. Il sert différents desseins, artistiques, militants ou simplement ludiques. Les jeunes photographes sont particulièrement sensibles aux possibilités mais aussi aux rétorsions exercées sur les plateformes numériques où ils se doivent d’être présents pour se faire connaître et développer leur art.
Les débats organisés et modérés par les étudiant.es permettront une rencontre entre professionnel.les, photographes, chercheur.es et étudiant.es. Trois tables rondes sont organisées autour des problématiques suivantes : l’intensification des échanges, par l’accélération des stratégies des plateformes; la mise en jeu des émotions et des sentiments sur les plateformes; les avatars de la mobilisation dans le domaine professionnel comme dans le domaine des campagnes de communication environnementales. Elles s’appuient sur les recherches des étudiant.es, écrites et visuelles, construites dans une double logique socio-photographique qui repose sur des enquêtes de terrain, par entretien, et des créations visuelles. Ces travaux sont réalisés dans le cadre d’un atelier-laboratoire, et publiés sur le site dédié https://numerique-investigation.org/.
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