Exposition “SO MUCH MORE THAN JUST A GAMEdu 23 mai au 1er juin 2024.


Emile Moutaud (Photo 2022) présente un projet artistique lors d’une exposition photographique qui se tient du 23 mai au 1er juin 2024 à Paris, au 32 rue Notre Dame de Nazareth (entrée libre).

Présentation de l’exposition :
The Royal Shrovetide Football est une tradition anglaise datant du XVIIème siècle et qui a lieu chaque année à Ashbourne lors de mardi gras et mercredi Saint.
Trois règles à respecter : ne pas jouer dans le cimetière de la ville, ne pas transporter la balle dans un véhicule et surtout, ne pas tuer.
Au-delà de son aspect très physique, ce jeu raconte une communauté, il raconte une partie de l’Angleterre attachée à sa culture et à ses traditions.
“It’s so much more than just a game”

 

Emile Moutaud a bien voulu répondre à quelques questions pour commenter ce projet :

Comment est venue l’idée de cette exposition ?

Début janvier, on m’a offert l’opportunité de réaliser une exposition, une sorte de carte blanche où je pouvais exposer une partie de mon travail. Je ne savais pas trop quoi montrer, ni de quelle manière. Je suis ensuite parti en février en Angleterre pour travailler sur ce sujet. C’est en revenant et en commençant à éditer les images que l’idée m’est venue d’exposer cette série.

Le travail de prise de vue a-t-il été compliqué ? Quels étaient les enjeux (notamment techniques et artistiques) ?

Ce projet était complexe sur le côté technique essentiellement. Je travaillais en argentique, au moyen format (Mamiya RB67) et en 24×36 (Leica M6), et je me retrouvais le plus souvent dans la boue, dans l’eau, ou sous la pluie pour recharger et changer d’appareil. C’était très physique, on suit le jeu pendant deux jours et sur des manches de 8h à chaque fois. On suit des mêlées qui partent du centre ville, en passant par des rivières, des champs boueux, et les différents quartiers. Tout va très vite, et dans tous les sens, c’est compliqué de suivre quand on ne connait pas. Il faut également s’habituer aux mouvements de foule, aux mêlées qui peuvent nous foncer dessus d’un coup. Mais tout cela provoque une petite adrénaline, on a envie de se rapprocher de plus en plus près de la balle et des gens.

J’avais une petite idée du rendu que je souhaitais avoir. L’idée était d’alterner entre des images très bruyantes, imprécises, dans lesquelles nous sommes plongés dans la violence du moment. Avec d’autres plus calmes, qui racontent autre chose que le jeu en lui-même, qui nous montrent les gens, la communauté. C’est pour cela que je suis parti avec un moyen format et un 24×36. Avec le Mamiya, j’étais obligé de me poser, de prendre le temps, je m’attardais sur des gens, sur des temps morts. Tandis qu’avec le Leica j’allais complètement à l’intérieur de l’action. J’ai ensuite scanné avec un banc de reproduction, et je suis allé chercher le grain, le flou en scannant parfois à l’intérieur du négatif 135mm pour récupérer le plus de texture possible, pour donner un côté plus blurry à certaines images. 

Quels moyens as-tu utilisés pour cette exposition ?

Chaque tirage a été fait chez Picto à partir de fichiers numériques, sur du papier RC. Les images sont ensuite encadrées dans des cadres en aluminium noirs. J’aime garder un accrochage sobre et épuré, tout en jouant avec différentes tailles d’images pour créer la narration. On fait des assemblages d’images à l’intérieur de la série, on donne du rythme en associant des tirages de la même taille… La scénographie est très importante pour moi car elle permet de raconter ce sujet d’une manière bien particulière.

Un souvenir de l’École à partager ?

Je pense que le jour de la présentation de mon mémoire va rester dans ma tête pendant un bon moment. Il y avait ma famille, et deux personnes qui comptent beaucoup dans mon parcours : Marie Lelièvre, ma directrice de mémoire, et Patrick Messina, un photographe que j’estime beaucoup qui est venu en surprise. C’était beaucoup d’émotions !