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La mise en scène de la présence divine au cinéma
Auteur : BESNAULT Cécile
Directeur(s) de mémoire : Frédéric Sabouraud
Cinéma
Résumé : Le cinéma a en son coeur la propriété de restituer, à travers des images-mouvements, des regards mouvants. Ainsi, le film se présente souvent comme un kaléidoscope de présences qui nous parcourent alors que nous le parcourons. Mais une présence singulière semble particulièrement difficile à mettre en scène : la présence divine.
Car là où toute présence est toujours teintée, lorsqu’elle est saisie, d’une part de réification qui l’abîme, elle y survit néanmoins. Or, la présence divine, dès lors que l’on postule qu’elle peut exister, ne tolère aucune chosification. Lui conférer le moindre commencement de fonctionnalité, de causalité la dissipe comme un mirage que l’on tenterait de saisir.
Dès lors, mettre en scène cette présence divine apparaît comme un défi de délicatesse posé au cinéma. Comment ne pas altérer cette substance ? Comment la fixer sans la détruire ? Ces questions, sans forcément être définitivement résolues, doivent être prises à bras le corps par tout cinéaste souhaitant rendre compte, dans l’expression de son altérité, d’une sensibilité au divin.
Ainsi, la première partie de ce mémoire est l’occasion d’aborder ce problème frontalement, en se posant la question d’une représentation « directe » et « incarnée » de la présence divine. La seconde partie s’inspire de la réflexion menée par Andreï Tarkovski pour proposer des bases à une représentation « indirecte » de la présence divine en mobilisant trois concepts : les brèches dans le temps, l’ascétisme du flux de lumière sonore et le « désert cinématographique ».
Mots-clés : présence divine – Dieu – transcendance – mise en scène – Tarkovski – idole – brèche dans le temps – ascétisme – désert – intériorité
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Abstract: Cinema has in its core the property to render moving gazes through moving images. So, one movie often presents itself as some kaleidoscope of presences which wander through us as we explore this peculiar movie. But divine presence seems to be particularly difficult to stage. Every presence is always like tainted when it is seized, tainted by some reification which damage it, but it survive nevertheless. Well, divine presence cannot tolerate any of those reification. Give it the smallest amount of functionality or causality and it disappears like some mirage one would try to grasp. To stage this divine presence appears to issue, some challenge of subtle delicateness to cinema. How to fasten it without destroying it? These questions need to be taken up head on by any cineast willing to express some sensibility to God. In this paper, I will adress the issue in order to find some answers. So, the first part of this paper will take up the issue squarely, questionning how interesting might be a direct or embodied representation in regard of my problematic. The second one build on the Andrei Tarkovsky’s research the basis of an “indirect representation” of the divine presence, through three main concepts: time gap, the sound light ascetism and the « cinematographic desert ».
Keywords: divine presence – God – transcendence – staging – idol – Tarkovsky – gap in time – asceticism – desert – interiority