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Les motifs de l’addiction au cinéma, de l’intensité à la liberté
Auteur : VANDEGINSTE Louise
Directeur(s) de mémoire : David Faroult & Nicole Brenez
Cinéma
Résumé :Ce mémoire aborde les motifs de l’addiction au cinéma, c’est-à-dire un motif cinématographique véhiculant un sens, une conception du monde (des motifs) qui entrent en jeu dans la pratique des addicts. Nous pensons que ces motifs ont ceci de particulier qu’ils acculent les cinéastes à interroger la nature de leur medium, la représentation du temps et de l’espace. Davantage que d’autres motifs, ils manifestent la représentation du monde du réalisateur. Nous nous appuierons sur des analyses de séquence plus ou moins détaillées pour exprimer ce rapport intrinsèque entre l’addiction, la perception du temps, de l’espace et finalement la liberté. Les deux concepts directeurs sont l’intensité et la liberté. L’intensité nous accompagne tout au long de notre étude comme outil de compréhension vis-à-vis de la quête des addicts et de leur mise en scène. Nous verrons entre autres que l’intensité nous permet de faire le lien entre la représentation du personnage addict et celle du monde ainsi que de l’époque dans lesquels il vit. Cette exigence d’intensité atteint des limites qui produisent une logique d’exil : hors du temps, hors du monde, l’addiction devient un processus de marginalisation. Mais, arrivés à la troisième partie, nous verrons que la liberté est la véritable problématique sous-jacente. Quelles sont les possibilités de ce processus de marginalisation ? Est-ce seulement l’épuisement du concept d’intensité, une impasse figurative et significative ? L’exil spatio-temporel de l’addiction mène-t-il à une liberté absolue ou bien seulement à l’emprisonnement, l’empire de la répétition du même, de la non évolution ? De son origine latine, ad-dicere (dit à), le mot addiction signifie esclave (être « dit à » son pater familias). L’addiction semble donc très éloignée d’une quelconque conception d’émancipation, pourtant nous étudierons quelques exemples de films qui ont fait des motifs de l’addiction le tremplin nécessaire pour remettre en question notre rapport au temps, à l’espace, au monde. Tous les films étudiés développent plus ou moins la logique interne de ces motifs, mais nous tenterons finalement d’esquisser l’horizon vers lequel ils tendent.
Mots-clés : addiction, motif, cinéma, intensité, liberté, mélancolie, désir.
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Abstract: This research approaches the motifs of addiction in cinema, that means a cinematographic motif which conveys the meanings of being an addict and the world view that involves for them. We think that these motifs are particularly requiring filmmakers to ask the nature of their medium, the representation of time and space. More than others motifs, they express the director’s world representation. We will use more or less detailed sequence analyses to show the intrinsic connection between addiction, perception of time and space, and finally freedom. The two basic concepts of our work are freedom and intensity. Intensity will be a very useful notion to understand the endless search of the addicts and its depiction in films. Among other things, we will see that intensity makes us link the representation of the addicted character with that of the world and also the times he lives in. The requirement of intensity reaches such levels that it produces a logic of exil: out of times, out of the world… The addiction becomes a process of marginalization. The third part will explain how freedom is the true underlying issue. What are the representational possibilities of this marginalization process? Is it only the exhaustion of the concept of intensity, namely the deadlock of figuration and meaning? Does the spatio-temporal exil of addiction lead to an absolute freedom or only to a kind of retreat, the eternal repetition of the same, the non-evolution? Etymologically (from the Latin ad-dicere: to be said to someone), the word “addiction” means “slave” (to be said to one’s pater familias). Addiction seems therefore very far away from any conception of freedom. However, we will study some films which have used the motifs of addiction as the necessary ramp to challenge our own rapport to time, space and to the world. Every film we will study in this research develop more or less the inner logic of these motifs, but finally we will try to outline the horizon toward which they are directed.
Keywords: addiction, motif, cinema, intensity, freedom, melancholy, desire.