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« Michel Ciment ou l’importance du cinéma », in Esprit, Mars 2024
Autrice : Elise Domenach, enseignante à l’école et professeure des universités
Cinéma
Élise Domenach rend hommage à Michel Ciment, dont l’amour des films mêlait savoir, jeu et émerveillement, et pour qui la critique de cinéma relevait d’une contribution indispensable au débat public.Ci-après un extrait de l'article
Le grand critique de cinéma Michel Ciment nous a quittés le 13 novembre dernier, et ce deuil n’en a pas fini de nous interroger sur la critique de cinéma française. Michel Ciment fut la colonne vertébrale de la revue Positif pendant plus de 50 ans, celui qui donna à la revue sa couleur éditoriale au fil des années. Il animait à Positif une réflexion collective sur le cinéma dans son actualité comme dans son histoire ; faisant bonne part aux dossiers historiques, mais aussi aux découvertes et à l’actualité des salles et des festivals. Il y déployait une culture immense, un talent et un savoir-faire critiques hors pair. C’est d’ailleurs en critique de cinéma qu’il écrivit pour défendre Kazan ou Losey, montrer la cohérence de l’œuvre de Kubrick ou de Campion. Ses livres d’entretiens ont marqué l’histoire du genre, autant que ses livres sur le cinéma américain qu’il éclairait de sa connaissance encyclopédique de la culture et de la littérature américaines (ses textes sur la pastorale chez Malick, par exemple). Il enseignait la civilisation américaine à l’Université de Paris VII, fut une grande voix de la critique radiophonique (Le Masque et la Plume, Projection privée) et un conférencier régulier de L’Institut Lumière. Toutes ces activités étaient menées dans le souci de montrer que le cinéma, même (ou surtout) le plus populaire, se justifie d’une culture du goût et d’un savoir (de son histoire, de ses formes, de l’histoire des arts, de l’histoire tout court). Il a accompagné des générations de cinéphiles qui ont appris par lui que le cinéma s’apprenait, qu’il avait une histoire, une dignité, et une responsabilité, car « la synthèse des arts » s’y réalisait.
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Retrouvez l’article en intégralité sur le site de la revue Esprit, et dans la revue papier de Mars 2024