Élise DOMENACH, Professeure des Universités et enseignante à l’ENS Louis-Lumière participera le5 mars prochain au séminaire « Spatialités Corporéité(s), à l’écoute de l’intime et de l’environnement », séminaire de LACTH & CEAC

 

Élise Domenach intervient sur le sujet « De la « trilogie du Tōhoku » »

(The Sound of the Waves / Voices from the Waves / Storytellers, 2012-2013) à la trilogie écocritique (Walden / Le Mal n’existe pas / Gift, 2022-2023) : le cinéma de Hamaguchi Ryusuke, à l’écoute de l’intime et de l’environnement. »

La fiction récente de Hamaguchi Ryusuke, Le Mal n’existe pas (2023) a, dans certains médias, été considérée comme une « fable écologique », un film à thèse écologiste, qui semblait profondément nouveau pour l’auteur de drames urbains moraux (Drive My Car, Asako 1&2, Happy Hour). Notre lecture visera à inscrire ce film dans le contexte d’une trilogie qu’il a consacrée à l’héritage du transcendantalisme américain : Walden (court film expérimental, 2022), Le Mal n’existe pas et Gift (film silencieux, destiné à accompagner les performances musicales live de Eiko Ishibashi, compositrice multi-instrumentiste), et dans la continuité de la « trilogie du Tōhoku » qu’il a réalisée avec Kō Sakai dix ans plus tôt, en mettant en scène des entretiens menés avec des rescapés de la triple catastrophe de Fukushima. Nous nous mettrons à l’écoute d’un fil inaperçu dans l’œuvre de Hamaguchi Ryusuke : son intérêt continu pour la mise en place d’espaces d’« écoute et de parole » au sein du film et par les moyens de la mise en scène, et son intérêt pour l’élaboration de réponses filmiques à notre « scepticisme environnemental » qui impliquent d’imaginer des dispositifs de tournage ou de montage qui créent des espaces pour la reconnaissance de ce trait fondamental de nos vies avec les autres et le monde.

Mots-clés : écocritique, écocinéma, cinéma japonais, Hamaguchi, écoute